Les jeunes ont la parole

En sortant de chez « Paul », avec son trench rouge et un petit pain aux noix dans ses mains, voici Emily. Elle est Anglaise, elle a vingt-quatre ans.
Elle est venue à Lille pour me rendre visite, mais ce n’est pas du tout son premier voyage en France. D’ailleurs, c’est beaucoup plus qu’un retour. « Je suis rentrée chez moi! » me dit-elle. « Je me sens vraiment chez moi ici, en France, peut-être parce que je suis à l’aise avec la culture, la langue… ».

Comment intituler cet article?
Comment exprimer avec mes mots les impressions, les sentiments que Ela a partagé avec moi, pendant notre promenade dans la banlieue de Lille?
Je l’ai rencontrée il y a deux mois, à la Fac. En l’écoutant parler italien, je lui avais demandé si elle était Italienne. « Je suis Italienne mais, je te le dis tout d’abord, je viens de l’Albanie. » Elle m’avait répondu comme ça, ce jour-là. Mais, franchement, je n’avais pas compris ce qu’elle voulait dire : pourquoi parler de ces origines albanaises quasi en se justifiant comme pour une faute ?

18 janvier : j’arrive à Lille. C’est mon premier jour d’ Erasmus . Je n’ai pas envie d’être ici, je viens de vivre une période difficile et tout particulière de ma vie : quitter mes amis, ma famille, mon pays pour débarquer dans un coin du monde inconnu, cela a été très difficile, trop difficile. J’en ai assez de me sentir dire « tu es toujours ailleurs »: c’est le dernier déplacement, je me suis dit, la dernière fois que tu laisses ta vie derrière toi …

Peut-être qu'essayer de susciter l'intérêt est un premier pas vers l'ouverture aux autres, qui sait? Je voudrais remercier Camille pour cette phrase, qu'elle a écrite dans le commentaire sur mon premier article, parce que cette phrase m’a inspirée. Je me suis dit, comment on peut susciter l’intérêt? Et je pense, que j´ai trouvé une réponse.

Lettre d'Olga KEVICH, 13 rue Blablabla, 59 000 Lille à Eric Besson, Ministre de l'Immigration