05 décembre 2012

Les saisons de la politique: élections et débats contre l'hiver de la démocratie

L'automne est le temps des élections primaires, pas seulement en France...
25 novembre, Italie : 3,1 millions de personnes font la queue pour élire le candidat premier ministre du Partito Democratico (de centre-gauche). Un nombre important, inattendu en Italie, où depuis quelque temps semblent se propager l'anti-politique, la méfiance, l'abstention. Il y avait cinq candidats : Pierluigi Bersani, déjà secrétaire du Partito Democratico, Laura Puppato, leader du PD en Vénétie (région forteresse de la Lega Nord), Matteo Renzi, maire de Florence, Bruno Tabacci (conseiller municipal à Milan) et Nichi Vendola (gouverneur des Pouilles).
Le résultat final a été reporté au second tour, entre Bersani et Renzi, puisqu'aucun aucun n'avait dépassé le seuil de 50% au premier tour.

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La semaine qui sépare les deux voix est la plus chaude de la politique italienne depuis un certain temps. C'est vrai que le Partito Democratico met en place des primaires depuis sa fondation il y a sept ans. Mais aujourd'hui, pour la première fois, il semble qu'elles aient vraiment un sens : ces primaires ont relancé en Italie un débat politique qui semblait au point mort depuis longtemps. Même grâce à la présence du jeune maire de Florence (37 ans) : en parlant de passion politique, de méritocratie, en chiffres concrets, il a ébranlé un parti qui, ces dernières années, ne s'était jamais imposé dans le paysage politique italien ; il a donné la vie à un débat au sein du parti lui-même, débat qui, à son tour, a alimenté la participation de l'électorat.
Finalement, c'est Bersani qui a gagné le scrutin du deuxième tour, avec 61% des voix. Le nouveau secrétaire a déclaré qu'il voulait « donner un solide profil de gouvernement et de changement pour le centre-gauche » et « préparer les espaces et les chemins pour donner des opportunités aux nouvelles générations ».
Le moment semble être le plus approprié: la droite italienne, en ce moment, apparaît plus faible et plus divisée que jamais. Berlusconi a proposé (encore) sa candidature, mais il ne semble plus crédible. Son parti (« Il Popolo della Liberta »), qui connaît une crise d'identité similaire à celle de l'UMP français, semble l'avoir mis de côté.
Les élections auront lieu au printemps. L'espoir est que les partis italiens parviennent à poursuivre un débat constructif jusque-là, en évitant de retomber – une fois de plus– en hibernation.
Marta Panighel, étudiante Erasmus à Lille 3
Photo Panorama.it

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