21 octobre 2011

Les primaires en Europe : l'exemple espagnol

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Hollande est donc le candidat du PS. Face à la maire de Lille, l’ancien premier secrétaire du PS doit se préparer pour la dure bataille contre Nicolas Sarkozy et son parti, qui se trouve au pouvoir depuis 2002. Toutefois, la popularité du PS a remporté au moins une victoire sur l'UMP, grâce à ces primaires inédites lors desquelles tout le monde a pu voter. Car si d'autres exemples de "primaires" existent ailleurs en Europe, les modes de scrutin sont loin d'être identiques. L'exemple de l'Espagne le prouve.


Le Partido Socialista Obrero Español (PSOE), inscrit dans le PSE (parti socialiste européen), le parti de centre-gauche européenne, a choisi aussi son candidat via des primaires.
Par contre, le Partido Popular (PP), d’idéologie centre-droite, avec Mariano Rajoy comme candidat aux présidentielles, refuse le principe de ces élections primaires, qu’il considère comme une "authentique pantomime".

Est-ce vrai ?

Les premières primaires socialistes ont eu lieu en 1998, après la démission de Felipe González, président du gouvernement espagnol pendant 14 ans.
En plus de devoir renoncer au pouvoir après sa défaite face à Aznar, du PP, la situation interne du PSOE était véritablement chaotique.

Démission du vainqueur de la première primaire...


C'est pour réagir face à cette situation de chaos que les primaires ont été organisées. Pour celles-ci, ce seules les têtes du parti pouvaient voter, dans un scrutin qui a opposé Joaquín Almunia, désigné favori et déjà représentant du PSOE au niveau national, à un autre candidat, plus dans l’ombre : le catalan Josep Borrell.

C'est pourtant bien le socialiste catalan qui gagna, contre toute attente, grâce aux votes des militants socialistes. Mais, finalement, à cause des pressions à l’intérieur du parti, Borrell démissionna en faveur d’Almunia... Qui a lui-même ensuite perdu la présidentielle de l’an 2000.

L'arrivée de Zapatero

C’est alors que le PSOE essaya de changer complètement l’image de son parti, avec la tenue de vraies primaires.
L’actuel président espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, surpassa largement ses rivaux en 2000. Il fut considéré, au début de la dernière décennie, comme porteur d'un grand espoir de changement, en prônant l’idéologie de la social-démocratie comme une troisième voie.
La victoire de Zapatero à la primaire du PSOE fut une gigantesque surprise, parce qu’il s’imposa face à un politicien historique du parti, José Bono, alors qu’il était un débutant complet.
Cependant, l’image actuelle de Zapatero a bien changé. C'est même totalement contraire, puisque la figure de politicien victorieux et de représentant espagnol de la troisième voie qu’il représentait s'est éteinte, pour laisser la place à l'image d'une personne qui a complètement échoué en tant que gestionnaire.

Les "vieux fantômes" du PSOE


Par conséquent, après une autre crise interne, le PSOE a décidé de faire, pour la troisième fois, des élections primaires. Seulement, il y avait deux candidats avant le jour du scrutin, Alfredo P. Rubalcaba et Carme Chacón. Le premier, un politicien de la vieille école et ministre avec F. González. L’autre, une nouvelle candidate de la génération de Zapatero. Mais, les « fantômes » des premières primaires se sont réveillés et Carme Chacón a été poussée à abandonner sa candidature au nom du principe que «c’était le mieux pour le parti»...

Maintenant, les enquêtes d'opinions montrent que l'image du PSOE a encore empiré. Et c’est le candidat du PP, Mariano Rajoy qui est considéré comme le principal favori pour les prochaines élections, qui ont été avancées au 20 novembre 2011, sous la pression générale.

On peut sans doute comparer PS et PSOE, ces deux représentants de la social-démocratie européenne. Mais si ils ont tous les deux des principes politiques similaires, leurs manières d'agir diffèrent.

Pendant qu’ici en France, tout le monde pouvait voter même avec le risque d’une possible manipulation de la droite, en Espagne l'ensemble des membres du parti socialiste n’ont même pas pu voter.

Par ailleurs, il est possible que malgré la volonté affichée de parvenir au "rassemblement socialiste français" il y ait des divisions entre les soutiens d’Aubry et ceux de Hollande, et que cela ne débouche sur une victoire finale de Sarkozy. L’avenir nous le dira.

Javier Calero, étudiant espagnol à Lille 3

Commentaires

C´est très important que la societé française connaisse les grand difference qu´il y a entre le PSOE et le PS.

Écrit par : Yaiza | 21 octobre 2011

J'aime bien votre billet comme le reste de votre blog. Je m'autorise à twitter. Je reviendrai vous lire messages avec grand joie sur votre blog et je le mets dans mes bookmarks.

Écrit par : rené | 15 février 2012

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Écrit par : rené | 22 février 2012

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