06 juillet 2010

Violence conjugale: état des lieux

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La violence conjugale est la violence au sein du couple. C'est un processus évolutif au cours duquel un partenaire exerce, dans le cadre d’une relation privilégiée, une domination qui s’exprime par des agressions physiques, psychologiques, sexuelles, économiques ou spirituelles. La violence conjugale a des conséquences importantes pour les victimes ainsi que pour leurs enfants.


Violence physique- coups, mutilations, meurtres, etc.
Violence sexuelle- viols, agressions sexuelles, proxénétisme, etc.
Violence verbale et psychologique- chantage, insultes, humiliation, dévalorisation, menaces, pressions, jalousie excessive, privation d’autonomie, etc.

La violence contre les femmes n’a pas de frontières géographiques, culturelles, où économiques. Elle peut se produire au travail, dans la rue, mais le plus souvent au sein de la famille. Pour notre dernier article sur le thème des femmes, nous allons parler d’un sujet très délicat, la violence conjugale. Selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), cela représente «un quart de l'ensemble des actes de violence volontaire en France» avec 31% d’augmentation ces trois dernières années. Cependant cette aggravation du pourcentage est du à l’augmentation des déclarations de la part des femmes ; la violence conjugale a toujours existée mais auparavant elles n’osaient pas à en parler. Quant à l'Etude nationale sur les décès au sein du couple, menée par la délégation aux victimes du ministère de l'Intérieur, elle révèle que 156 femmes ont été tuées en 2008 par leur compagnon ou compagne. Ainsi en France, en moyenne, une femme meurt tous les deux jours et demi des violences exercées par son partenaire de vie et une femme sur 10 souffre de violence conjugale. Des statistiques effrayantes !





Violence psychologique/morale/ verbale

C’est une forme de violence conjugale qui détruit la vie des femmes, qui est souvent préliminaire à la violence physique.
On ne le voit pas, mais les insultes, les interdictions différentes dans la vie quotidienne, comme de téléphoner, de sortir, de parler avec des hommes, des femmes et même avec la famille, causent l’humiliation, l’incompétence, les sentiments de nullité. La victime perd progressivement confiance en elle-même et en ses possibilités. Peu à peu dans l’esprit de ces femmes s’installent le désespoir et l’acceptation passive de leur situation. Elle s’isolent, s’enferment dans la honte, et ensuite arrive la dépression, parfois l’alcoolisme et même le suicide.
Dans l’état d’esprit de ces femmes, si la violence physique arrive, elles n’ont pas la force mentale de résister.






Violence physique et sexuelle

Sans contrôle, cette violence gratuite à des conséquences insoupçonnées. Un tel acte place les victimes dans une situation psychologique stressante et conflictuelle. Elles sont partagées entre amour et haine, union et séparation, vie de couple et solitude, mari et enfants. Et à ça, s’ajoute parfois des problèmes socio-économiques qui ne rendent pas la décision de partir plus facile.
La victime se pose en effet la question de savoir si elle doit rester et continuer à endurer cette violence, et subir ce stress au quotidien pour préserver son couple, ses enfants, son « bien-être » et parfois sa seule ressource financière.


Les enfants aussi sont victimes


Dans près de 70% des cas, ces actes de violence se déroulent devant les enfants, et ils les concernent directement dans 10% des cas, avec séquelles physiques et psychologiques comparables à celles observées chez leurs mères. La violence dont l’enfant est témoin a les mêmes effets sur lui que s’il en était victime et cet enfant est susceptible de reproduire la violence, le seule modèle de communication qu’il connaisse. « Un homme qui maltraite sa femme apprend la violence à ses enfants ».





Heureusement il existe des solutions pour surmonter ces situations :

La violence conjugale est encore très souvent tabou, raison pour laquelle nous devons en parler pour délier les langues et sensibiliser tous les acteurs - les agresseurs potentiels, les victimes, la famille, les voisins et toute l’équipe médical- à cette problématique, afin de les aider à reconnaître les événements pouvant déclencher des violences conjugales et les symptômes qui en résultent.
En plus, en France il y a plusieurs associations qui aides les femmes victimes de violence conjugale, comme : S.O.S femmes, S.O.S viol, Agir face à la violence conjugale, S.O.S violence conjugale 42, FNSF, CIDFF etc.

Les symptômes auxquels on doit faire attention

Crise de larmes sans raison visible, peur de parler, de retourner à la maison, de prendre des décisions sans consulter son compagnon etc. Dépression, perte du goût à la vie, perte d’appétit, perte du désir de vivre dans le monde extérieur et de l’estime de soit, contusions et meurtrissures répétitives ; les enfants qui ont peur de leur père etc.



Une femme meurt tous les quatre jours en France à cause de la violence conjugale, il faut agir ! Il faut sensibiliser la société. La violence conjugale, comme nous l’avons mentionné avant, s’apprend dès l’enfance et ce type de comportement sera répété et répété sans fin. Le premier pas c’est d’éduquer les femmes à dénoncer ce type d’abus de la part du conjoint. Une femme qui a eu le courage d’aller à la police ou d’appeler des associations est quelqu’un de courageux.
Enfin, la violence conjugale c’est un thème qui nous concerne tous: peut être que nous n’ expérimentons pas la violence conjugale directement, mais des fois nous sommes témoins de cette violence et il faut l’arrêter, agir contre cela.

Pour les gens qui veulent approfondir ce sujet, je vous conseille ce livre: “J’aime le diable” par Julie Bissiau, qui partage avec nous son histoire personnelle dans l’enfer de la violence conjugale.
Voici deux citations chocs de son témoignage:
- “ 50% des couples se séparent. 80% des femmes battues restent avec leur conjoint... Messieurs, pour garder votre femme, battez-la!”
- “la violence n’est pas une maladie qui s’attrape, c’est un choix de vie”.

Cecilia Gonzalez et Ola Kevich. Etudiantes du DEFI-Université Lille III.



Commentaires

bonjour, tout ce que vous écrivez est parfaitement exact. j'ai été battue et surtout humilié, dévalorisée etc..etc...
je n'ai pas porté plainte (celai fait 15 ans) à cause de mes grandes idées. vers la fin, je me défonçais aux cachets, je dormais toute la journée, rideaux noirs aux fenetres, PERSONNE DANS MON ENTOURAGE NE S'EN EST PREOCCUPE.
Finalement, je suis partie, sans RIEN, en laissant mon enfant (11 ans à l'époque).
j'ai 5 soeurs qui ne me croient pas, et m'ont exclue de ma famille car ma dépression aggravée les dérangeait.
mais le pire, c'est que cet ignoble individu est un manipulateur, il a manipulé ma famille, une grande partie de mon entourage mais surtout mon enfant. IL M'A DIABOLISEE (syndrome d'aliénation parentale) inconnu des travailleurs sociaux, peu des psy, c'est un jeune juriste de l'AAVIV (association d'aides aux victimes du var) qui m'a informé après que je lui ai raconté mon histoire. JE NE SAIS PAS CE QUE FAIT MON ENFANT, OU IL VIT, QUI SONT SES COPAINS.
je l'ai rencontré par hasard dans la rue il y a un mois, dès qu'il m'a vue, il m'a insultée, et (pour la 2ème fois) m'a frappée.
cette fois ci, j'ai déposé plainte contre mon fils (je ne le souhaite à aucune mère) mais il n'y avait pas d'autres solutions : le père, le fils et plus tard le petit-fils...
je ne supporte plus ma vie, je suis morte.
je vis seule, abandonnée au fond d'un quartier-ghetto, je n'aime ni les hommes ni les femmes.
je suis en psychotérapie depuis 16 ans (dont 8 d'analyse).
je me fous de mourir, je me fous de tout.
ma souffrance est si forte qu'elle en devient presque "délivrante".
mon seul souhait : revoir et parler avec mon fils. De toute façon, nous ne nous connaissons plus et je suis très très fatiguée.

Écrit par : corinne | 06 juillet 2010

Chère Corinne, ce que vous racontez est horrible à vivre, mais ne perdez pas l'espoir de retrouver votre fils et finalement vous-même, la force mental et l’envie de vivre. Même si cela vous semble difficile à croire, TOUT N'EST PAS PERDU!

Si vous me permettez , je vais vous raconter mon histoire: Mon frère et moi avons grandi dans une famille qui avait l’air « normal », sauf que mon père a toujours insulté et humilié ma mère en face de nous. Il l’a jamais frappé, oh non, mais ses crises de colère, ses mots blessants, son dis respect et dégoût envers ma mère sont très bien engravés dans nos esprits et finalement dans nos comportements envers notre maman. Nous avons détesté la façon dont notre père se comporter, mais à cause de l’habitude et la seul exemple que l’on avait, nous l’ avons adapté. Seulement après des années, quand finalement elle a eu la courage de demander le divorce, et pas à pas reconstruire sa vie, retrouver le respecte de soit et darder la tête haute (ce n’était pas facile et son travail n’a pas encore fini), mais elle a réussi à retrouver ses enfants doux et respectueux. J’ai l’honte quand je me rappelle comment je pouvais parler à ma mère, mais en même temps très heureuse que cette époque noire est derrière nous.

Je vous conseille sincèrement de contacter le CIDFF, qui se trouve à 96, rue Nationale, 59800 Lille,
Tel. 03 20 54 27 66. leur site Internet http://www.infofemmes.com/ .
Vous allez rencontrer là bas, un personnel professionnel qui peut vous aider et vous comprendre, sans juger.

Je vous souhaite tout le courage et je prie pour vous.

Écrit par : Olga Kevich | 07 juillet 2010

bonjour, et désolée de répondre aussi tardivement au beau et HUMAIN message d'olga. j'ai lu votre message avec beaucoup d'attention et j'ai très bien compris.
Chère Olga, j'habite dans le var et c dommage car j'aurai bien aimé rencontrer les personnes dont vous me parlez.
Il me reste mon psychiatre, la seule personne avec qui je peux pleurer, rire, gueuler sans ETRE JUGEE.
En tout état de cause, au bout de tant d'années de galère, de souffrance, je m'aperçois qu'il y a très très peu de personnes capables d'empathie, que l'humain est égoiste et je pense lâche.
Cela rajoute à ma souffrance, car je suis une femme militante, et toute ma vie (j'ai 52 ans) je me suis battue pour le respect de l'autre, mais "l'autre" a pris et est parti....
En ce moment, je suis dans le creux de la vague (d'ou ma réponse tardive), mais comme je suis toujours vivante, je continue à me battre car ce qui est sur et acquis a jamais dans ma tete : je veux marcher tete haute le front vers le soleil...
Merci, merci olga pour votre aide, je vous souhaite d'excellentes vacances et tout le bonheur du monde

Écrit par : corinne | 19 juillet 2010

Chère Corinne, je suis contente de voir que tu es combative, et que tu vas de l’avant. Je te souhaite plan du succès pour la suit.
Bonne continuation, Ola (Olga) Kevich.

Écrit par : Olga Kevich | 21 juillet 2010

Bonjour,
Les femmes ayant été victime de violence au sein de son foyer doit demander de l'aide à temps pour ne pas l'empirer.

Écrit par : mutuelle ophtalmologue | 05 juin 2013

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