02 juin 2010
Les ghettos Erasmus
Les préjugés sont souvent incontrôlables, mais le fait de prononcer le mot "Erasmus" comporte une liste interminable de stéréotypes et de clichés à laquelle il est difficile d'échapper. La bourse Erasmus est conçue comme un échange d'étudiants au sein de l'Union européenne. Cette Europe même de la division et du chaos, de l'égoïsme et du manque de solidarité.
Eh bien en fait, cet accord d’échanges d’étudiants entre universités partenaires ne pouvait être plus chaotique. Il y a une anarchie complète à partir du moment où vous recevez la notification de la bourse dans votre université d’origine, par le manque d’information qui vous accompagne pendant votre séjour dans le pays d’accueil. Sans parler de l’ignorance totale des enseignants sur ce que cela représente d’étudier dans une langue étrangère. En effet il y a des exceptions, mais ça reste des exceptions.
Mais ces erreurs ne sont pas uniquement à cause du système, parce que nous les étudiants avons aussi notre part de responsabilités. Ce qui pourrait être une excellente occasion de tisser des liens avec la communauté étudiante locale devient un semi-ghetto d’étudiants internationaux. Mais dans la plupart des cas, le ghetto étudiant est réduit à un même pays d'origine, rompant avec la philosophie de base du programme d'échange.
Est qu’il y a une solution à cette problématique? Peut-elle être considérée comme un gaspillage d'argent public européen?
Ce qui est clair c'est que nous sommes de plus en plus nombreux à avoir la possibilité d'étudier à l'étranger. Ce qui implique qu'il existe également un grand nombre de compatriotes dans la même université.
Il est absolument nécessaire de redéfinir les objectifs des échanges pour éviter ces situations. Ça permettrait peut-être de trouver une méthodologie pour mieux répartir les étudiants provenant des mêmes universités dans les centres d’accueil et aussi contraindre indirectement l'étudiant à s'exprimer dans une langue autre que le sienne en minimisant leurs contacts possibles avec d'autres compatriotes. Bien sûr, après toutes ces mesures, si l'étudiant veut parler sa langue, il trouvera un moyen. Mais il devrait y avoir un engagement de la part des institutions locales pour mener à bien l’application du programme.
Parce que sinon, vous voyez encore un sens à la philosophie du programme?
Mateo G. Prieto étudiant Erasmus a Lille 3
13:28 Publié dans Questions de société | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : erasmus, europe, stéréotype
Commentaires
voilà une reflexion intelligent.
Écrit par : khaoula | 12 juillet 2010
Je suis bien d'accord avec le nécessaire "engagement de la part des institutions locales pour mener à bien l’application du programme". Je pense que les institutions qui ont mis en place ces projets de mobilité sont responsables de leur réussite qui ne doit pas être uniquement quantitative (un max d'étudiants en mobilité) mais qualitative. Si tu as l'air très conscient de tes objectifs linguistiques, beaucoup d'étudiants vivent le séjour Erasmus comme des vacances et ne cherchent pas spontanément à profiter de leur séjour pour réfléchir au fait d'être à l'étranger, et aux questionnememts que ça peut susciter sur l'identité, l'altérité, les rapports sociaux entre les gens etc. Les établissements d'enseignement supérieur devraient organiser des espaces pour tous les étudiants pour réfléchir à tout ça et que les séjours Erasmus et autres ne soient pas inutiles ou presque en terme de formation interculturelle.
Écrit par : Nadia | 12 août 2010
Mouais..
Alors bien sur, pour moi c'est une réalité 95% des étudiants français rencontrés à l'étranger ne se socialisent peu voir pas du tout avec les autres étudiants étrangers ou les étudiants du pays hote. Ils préfèrent rester entre eux et, oui tu peux emprunter ce terme extreme, mais plutot bien trouvé, de ghettto dans leur cas.
Car oui C'est un fait, rien à redire là dessus. C'est un comportement complètement crétin, n'ayant aucun sens mais extrêmement répandu.
Mais alors de là à imposer des lois aux universités hotes?? non faut pas pousser!Nous sommes étudiants, la responsabilité de mixité avec les autres étudiants européens est notre.
Si les étudiants français sont assez betes pour effectuer une expérience à l'étranger en parlant un maximum le français et en restant le plus souvent possible entre français, c'est leur problème, pas celui des universités hotes.
Si ils sont assez crétins pour ne pas réaliser qu'ils baclent completement leur propre, et souvent unique, experience Erasmus, et bien qu'ils la foute en l'air, tant pis pour eux. Ils sont ridicules, sont la risée des autres étudiants européens et internationaux, bref en se comportant ainsi, l'étudiant francais se tire pas une, pas deux mais trois ou quatre balles dans le pied.
A lui de le réaliser et d'arreter suivre la meute de veaux mais plutot de partir à l'aventure, la vraie, l'exceptionnelle : ERASMUS.
Écrit par : PatRafter | 08 octobre 2010
Plutôt d'accord. Respect avec l'auteur.
Écrit par : dentiste paris 15 | 16 avril 2011
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