12 mai 2010

La France vue par un africain : Jean, Gabonais

afrique.jpgJean, jeune Gabonais, décrit la France comme une opportunité de formation, une chance de vie , mais que jamais, malgré les insurmontables problèmes de l’Afrique, pourra se substituer à sa terre natale…


Jean*, je l’ ai rencontré à l’aumônerie.

Là-bas, il y a plein de jeunes d’ origine Africaine : avec leur joie, leur accueil, leurs voix chaudes chantantes et leurs sourires, ils donnent un vrai exemple d’une foi qui ne se limite pas à de belles paroles.
Il vient du Gabon, mais il est en France depuis trois ans pour suivre ses études universitaires.
Cependant, ce n’est pas en Europe qu’il veut passer sa vie. Pas du tout : il veut retourner sur sa terre natale. Il n’est ici que pour « se former », pour apprendre, afin de pouvoir mettre ensuite ses connaissances au service de son pays.

« Afrique des Africains » ou continent dépendant des aides occidentales ?

Il me parle de sa grande famille, de ses frères et soeurs, qui lui manquent beaucoup.

GabonMap.gifIl me raconte sa terre, sa beauté, mais aussi tous ses problèmes, notamment le manque d’instruction qui oblige beaucoup de jeunes à venir en Europe pour se former.
Je passe une belle soirée en parlant avec lui, en échangeant des opinions, en partageant des idées communes… Je n’ai pas le courage de lui poser des questions concernant la France. Je perçois dans ses paroles les différences qui nous séparent.
Lui, qui regarde la France, le pays qui l'accueille, sans parvenir à oublier que ce même pays a exploité sa terre.
Et moi, qui suis ici presque une « touriste » insouciante.

Quelle diversité de regards sur la France, entre des jeunes européens, et ces jeunes africains !

D'un coté, la France est un pays de liberté, de découverte, une seconde maison. De l'autre, un départ forcé, la seule chance d'avoir une vie différente (peut-être meilleure) ?

En rentrant chez moi, je laisse les paroles, les images que Jean a évoquées faire leur chemin. Je me souviens alors de tout ce que j'ai éprouvé et ressenti lors de mon voyage en Côte d'Ivoire.
Je ne peux éviter de me poser la « question des questions » : Comment aider l’Afrique dans la voie du développement ?
Quel rôle pour l’instruction ? Former des Africains en Occident afin qu’ils puissent apporter les connaissances acquises dans leur pays d’origine ou « aller là-bas » pour établir, une fois pour toute, de nouvelles institutions éducatives ?
« Afrique des Africains » ou continent dépendant des aides occidentales ?



* Le prénom a été changé.


Natalia Pazzaglia, étudiante Erasmus à Lille 3

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