05 mai 2010

« Nous sommes tous mélangés »

train.jpg
Au début de cet atelier d'écriture, une autre élève et moi avons recherché des informations pour écrire un texte sur l'immigration en France. Normalement, il devait être orienté sur l'immigration en provenance du Maghreb, mais moi, j'étais chargée de rechercher des informations sur l'histoire de toute l'immigration en France. C'est comme ça que j'ai découvert que ce n'est pas un phénomène qui a commencé hier, mais il y a beaucoup plus longtemps.


J'ai découvert aussi que l'immigration n'est pas seulement venue du Maghreb ou du reste de l'Afrique, mais de partout dans le monde. Mais surtout, cela qui m'a étonnée, c'était que les premières nombreuses vagues d' immigrés sont venues des pays d'Europe, surtout de la Pologne, de l'Italie, du Portugal et de l'Espagne. Je savais déjà, qu'après la Guerre Civile en Espagne, il y avait eu beaucoup de républicains qui s'étaient exilés en France, mais je n'imaginais pas qu'ils étaient une partie si important de la population à l'époque.
Finalement ma recherche n'a pas été très utile pour écrire l'article, mais cependant, j'avais appris beaucoup de choses.

Ces dernières vacances, pendant mon voyage pour découvrir la Normandie


Ces dernières vacances, pendant mon voyage pour découvrir la Normandie, j'ai rencontré un de ces immigrants européens des années 30. J'étais dans le train qui va de Rouen à Caen, et c'est là où j'ai connu Camillo. Il voyageait seul à Cherbourg (une ville que je ne connaissais pas) pour « régler ses affaires », et il a commencé par parler de la grève de la SNCF. Il a finit par me raconter toute sa vie. Paradoxalement, il a commencé par le présent. Il m'a parlé de sa fille, qui avait souffert une attaque de je ne sais quoi et qui restait dans une résidence pour se remettre, de son petit-fils de vingt ans, avec qui il habitait, qui étudiait dans la faculté de droit, de sa sœur, qui avait auparavant habité en Belgique, et qui était à nouveau en France... Et, après cette carte du panorama familial actuel, il à commencé à me raconter le reste de sa vie. Il avait vraiment besoin de parler.

Il était né au nord de l'Italie, en 1935

Il était né au nord de l'Italie, en 1935. Deux années plus tard, sa famille avait immigré en France. Je ne me souviens pas du nombre de frères qu'il avait, mais je suppose que beaucoup, parce qu'au moins deux de ses sœurs et sa mère étaient mortes à cause du typhus après leur arrivée en France. Lui et sa famille avaient d'abord vécu dans la région du Limousin mais, après la deuxième Guerre Mondial, ils avaient déménagé en Normandie, où on avait besoin de main-d'œuvre pour reconstruire les villes détruites par les bombardements. C'est ainsi qu'il était arrivé là-bas. Je lui ai demandé s'il n'était jamais retourné en Italie et il me raconta que la première fois qu'il était retourné dans son village d'origine, c'était en 1947, dix ans après son arrivée en France, car avant c'était impossible à cause de la guerre. Il n'est pas retourné en Italie depuis quinze ans, parce qu'il n'a plus de famille là-bas.
Après lui avoir dit que j'étais espagnole, il me raconta aussi des histoires des autres immigrées qu'il avait connu, comme celle d'un homme espagnol (un certain Pedro) qui était arrivé en France suite à la Guerre Civile espagnole. Je lui ai avoué que j'ignorais qu'il y avait eu autant d'immigrés européens en France. « Mais si » m'a-t-il dit, « en France nous sommes tous mélangés ». Et c'est vrai... Il a continué en parlant du temps, du paysage et des villes qui nous traversions.

J'ai appris deux choses

Après deux heures et demie de train, en plus d'une partie de l'histoire de l'immigration en France, j'ai appris deux choses: la première, c'est que toutes les personnes âgées ont besoin de raconter beaucoup de choses, et de personnes qui les écoutent. La deuxième, et c'est une question universelle, c'est que partout dans le monde, ils ont une seule chose dans leurs poches: des bonbons à la menthe pour la toux.

Helena García Sánchez, étudiante Erasmus

Les commentaires sont fermés.