22 octobre 2012

«Phantasia» au Tri Postal: une expérience sensuelle et parfois inquiétante

La représentation artistique la plus importante de Lille «Fantastique», c'est à mes yeux l'exposition «Phantasia» qui est présentée au Tri Postal, à côté de la gare Lille Flandres. Nick Cave, artiste américain (à ne pas confondre avec le fameux musicien australien !), connu pour son «Pink Bunny Boy» sur les affiches omniprésentes de Lille «Fantastique» est seulement l'un des artistes contemporains qui exposent leurs œuvres pour le public lillois.

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En entrant dans le Tri Postal, l‘ambiance de l‘accueil nous laisse penser qu‘il s‘agit d‘une exposition d‘art contemporain : les couleurs riches en contrastes et bien définies et le son qui résonne à travers le bâtiment laissent présumer que «Fantastique» sera plus une expérience sensuelle qu‘une étude contemplative.
Et sans doute, l'exposition joue avec les moments du choc et même du dégoût: un cheval sans peau mais tout à fait réaliste de Théo Mercier dans la première salle s‘énonce comme œuvre pilote de cequi suit. Et en montant les trois étages, on découvrira beaucoup de choses fantastiques ou bizarres, mais en même temps pleines de valeur artistique. Par exemple, le chemin de fer miniature illuminé d‘un artiste japonais, Ryota Kuwakubo, installé dans une petite salle obscure, crée sur les murs un paysage très abstrait mais tellement proche de l‘espace urbain dans lequel nous organisons notre vie quotidienne.
L‘exposition se termine dans une impasse au troisième étage et içi, le motif du cheval est encore une fois repris d‘une manière différente. Une partie qu‘il ne faut pas rater, ce sont les vidéos du réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul qui présente sa vision d‘un cinéma spirituel plein d'allusions bouddhistes et d‘une qualité transcendentale dont le cinéma européen ne peut que rêver.
Il est donc tout à fait possible de passer quelques heures dans cet ancien centre de la distribution postale. Même si dans cette exposition, il est parfois difficile de trouver un fil rouge, il y a plusieurs œuvres qui parlent d‘elles-mêmes. Il vaut peut-être mieux ne pas suivre le chemin de l‘exposition, mais découvrir les œuvres individuellement et spontanément pour enfin arriver au bout de celle qui nous semble fantastique.

Johannes Bluth, étudiant Erasmus à Lille3

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