09 octobre 2012

Reality

Depuis longtemps, le cinéma italien était en friche encore rêvant du néoréalisme des années 1960. En 2012, il y a enfin un nouveau porteur d‘espoir: Matteo Garrone, qui s‘est fait connaître du public par son film „Gomorrha“, une étude violente et impitoyable de la maffia sicilienne qui a obtenu le Grand Prix du Jury à Cannes.

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Cette année, son film suivant „Reality“ a été couronné encore une fois avec le Grand Prix: un succès énorme et exceptionnel. La semaine dernière, „Reality“ a vécu sa première aux cinémas français.
Le titre „Reality“ déjà évoque la question clé du film: Qu‘est-ce qui est vraiment réel dans notre vie, et qu‘est-ce qui est une illusion? Luciano, poissonnier et père d‘une grande famille à Naples participe à un casting de l‘émission „Grande Fratello“, la version italienne de „Big Brother“. Au début il le fait seulement pour impressionner ses enfants, mais après être entré dans le deuxième round, il se perd de plus en plus dans le rêve d‘entrer dans la maison de „Grande Fratello“: Pour accéder à une existence exceptionnelle qui - selon Luciano - améliorerait la probabilité d‘être pris, il met sa vie et la vie de sa famille en danger.
„Les hommes veulent être trompés, la vérité ne les intéresse pas“, dit Felix Krull, protagoniste et imposteur du roman fameux de Thomas Mann. Ce paradigme représente bien la vision de Garrone: une société qui met tous ses efforts dans l‘irréel, l‘apparence, la fausse gloire et le spectacle. De façon logique, la maison de „Grande Fratello“ et ses habitants sont mis en scène comme une fête hédoniste de la jeunesse éternelle, autrement dit comme un mythe profond de la culture populaire.
Bien sûr, „Reality“ peut être considéré aussi comme satire d‘une Italie dominé par l‘empire médiatique des stations RAI et par l‘escroquerie systématique de sa propriétaire, Silvio Berlusconi. Mais ironiquement, le sponsor principale du film s‘appelle; exactement: RAI, donc Berlusconi. Voilà aussi les contradictions de notre „Reality“. Néanmoins, cet œuvre de Garrone est un vrai succès cinématographique d‘un des réalisateurs européens contemporains le plus prometteur.
Johannes Bluth, étudiant Erasmus à Lille3

22:59 Publié dans Cinéma | Lien permanent | Commentaires (1)

Commentaires

Johannes, je suis desolée mais je dois te dire que, avec la derniére contradiction, tu t'es trompé. malheureusement en Italie il existe toujours l'empire médiatique de Berlusconi, mais son group s'appelle Mediaset. Les stations RAI sont publiques, et ils financent souvent des films engagés.

Écrit par : Marta Panighel | 30 novembre 2012

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