19 avril 2012

De chaque côté de l'Atlantique : à l'aube des élections

La France et les États-Unis sont à l'aube des élections présidentielles. A la fois, les deux pouvoirs occidentaux sont en pleine crise. Les concurrents de la première ligne souhaitent accabler les deux candidats présidents avec le fardeau de la crise. Pourtant, les racines de cette crise avaient été enfoncées bien avant qu’ils aient pris le pouvoir. Cela dit, il semble logique que les campagnes dans les deux pays soient construites autour de quelques thèmes en commun. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont les hommes et femmes politiques conduisent leurs campagnes et les différences là dedans.

elections-vote.gif


J’avoue que je regarde la télévision française assez régulièrement, surtout les infos. En tant qu’étudiant, cela m’aide à améliorer ma compréhension orale. Mais, même à quelques semaines de la deuxième tour je n’avais pas encore vu une publicité pour un candidat à la présidentielle. Aux Etats-Unis, la publicité est un moyen facile de dissimuler les rumeurs… peu flatteur à propos de votre concurrent direct. D’ailleurs, ce n’est pas inhabituel de voir des publicités dégradantes pendant les primaires. De plus, les lois qui gouvernent la publicité ici sont très strictes. D’après ce que j’ai compris, chaque candidat a le droit aux même montants d’expositions, soit à la télé soit dans les affichages, à la radio etc. Chez nous, le candidat qui a d’avantages de moyens a davantage d'affichages, de publicités etc.

L’apparence physique joue un rôle assez important dans les présidentielles américaines. Dès notre indépendance en 1790 jusqu’à aujourd’hui, le candidat le plus grand gagne l’élection à un taux de 60 pour cent, c’est à dire que dans les 53 présidentielles qui ont eu lieu depuis la révolution, le candidat moins grand que l'autre n'a remporté les élections qu’à 19 reprises!

Contrairement à la France, surnommé au temps jadis « La France très catholique », les États-Unis n’ont jamais été un pays religieux. A mes yeux, la forte histoire catholique qui est la vôtre a provoqué une réaction averse à tous ce qui comprise les mœurs religieuse. D’un côté, nous sommes un pays laïc tout comme le Hexagone. De l’autre côté, les hommes politiques sont tenus à un standard très exigeant. Cela explique qu’on constate lun tas des démissions pour des digressions extra-maritales, pour la fraude fiscale, pour des liaisons avec des femmes de ménage, des conduitesdéviantes, etc.

Oh les sondages? La préoccupation avec les sondages ici est époustouflante. Impossible de passer une journée sans l’apparition d’un nouveau sondage. Selon celui-ci, Sarkozy a gagné 10 points dans les sondages, selon celui-là, il ratera le deuxième tour. Qui peut-on croire ? Qui sont les individus qui produisent ces sondages ? Pourquoi sont-il si séduisants pour les citoyens français ? J’ai entendu parler de quartiers à Paris où les bureaux électoraux ferment plus tard le soir et où les électeurs vérifient les sondages avant d'aller voter ? Nulle part aux États-Unis il existe une telle préoccupation des chiffres hormis bien sur le jour de l’élection.

Aux Etats-Unis, les campagnes électorales tournent sur quelques enjeux clés qui n’ont pas vraiment beaucoup d’intérêt pour la situation actuelle. On entend souvent des publicités de genre « Ne vote pas pour lui, il est pour l’IVG ou la peine de mort. » Souvent ces enjeux sont utilisés pour cacher les vrais enjeux. Tous comme les candidats en France accusent Marine Le Pen et M. Sarkozy de polémiquer sur l'enjeu de la sécurité, un enjeu qui leur convient bien.

Pendant ces derniers mois, ce qui m'a le plus frappé , c’est la propreté de la campagne. Je n’ai entendu aucun homme politique critiquant ses adversaires, soit lui-même, sois à travers des ses camarades. Chez nous, on aime bien sortir les squelettes des placards, surtout les squelettes personnels. Les faux-pas politiques, on en a plein, mais les faux-pas d’ordre personnel ont plus d’intérêt...

Stanley Okoro, étudiant au DEFI, Lille3

Les commentaires sont fermés.