27 février 2012
Liberté, égalité, fraternité ???
La circulaire signée par Claude Guéant le 31 mai fait beaucoup de bruit en France et partout dans le monde. Cette circulaire est adressée aux préfets et leur demande de prêter une grande attention aux demandes d’étudiants étrangers qui veulent échanger leur statut d’étudiant contre celui de salarié. Ainsi, les étudiants qui finissent leurs études ne peuvent pas rester en France pour une première expérience professionnelle.
Les réactions n’ont pas tardé à apparaitre de la part des étudiants, des enseignants mais aussi de la part des politiciens. À Paris, plusieurs centaines d’étudiants étrangers sont sortis dans la rue, devant l’Université de la Sorbonne, jeudi 13 octobre, pour protester contre cette circulaire. Des dégâts importants ont été provoqués à ceux qui avaient déjà signé un contrat de travail, car avant les étudiants étrangers avaient le droit de rester en France jusqu’à 6 mois après la fin de leurs études mais maintenant ils doivent quitter la France. D’après eux, leur diplôme ne vaut rien sans une première expérience professionnelle.
Les enseignants partagent eux aussi les inquiétudes des étudiants car environ 42% des étudiants en thèse sont des étrangers et ils devraient être les enseignants de demain, mais pas dans cette situation où ils se voient refuser leur titre de séjour.
Des politiciens importants, comme François Hollande par exemple, jugent inadmissible la décision du Ministre de l’Intérieur et demandent non pas la modification de cette circulaire, mais son retrait définitif. D’autres craignent que les mesures et les déclarations de Claude Guéant (« toutes les civilisations ne se valent pas ») puissent dresser les sociétés les unes contre les autres quand il faut au contraire sécuriser, rassembler car même s’il dit qu’il ne vise aucune nation avec sa circulaire, il y a beaucoup de monde qui pense qu’en effet on veut arrêter l’invasion des islamistes.
Toutes ces réactions ont obligé Claude Guéant à revoir sa copie début 2012. Il reconnaît, lui-même qu’il y a des malentendus et que sa circulaire était trop générale : « On s’est plantés, il faut le dire concrètement ». Ainsi, le gouvernement présente une circulaire complémentaire mercredi 4 janvier. Ce nouveau texte demande aux préfets de prendre en compte les besoins des entreprises en compétences spécifiques de haut niveau. Plus précisément, pour être qualifié à un haut niveau, les étudiants doivent être au moins titulaires d’un Master.
De toute façon, de gros dégâts ont déjà été commis car beaucoup de jeunes ont dû renoncer à l’emploi qu’ils avaient décroché et rentrer chez eux. Donc, comment répare-t-on ce mal qui a déjà été fait ? Moi, je ne peux pas imaginer ce qu’on ressenti ces étudiants qui ont travaillé dur pour réussir leurs études et ont été ensuite obligés de quitter la France. Je trouve cela impitoyable et injuste parce qu’on se demande : quel est vraiment le problème de la France ? Est-ce qu’elle a tellement de gens doués qu’elle n’en a plus besoin ? Si la France a un problème avec l’immigration, pourquoi ne se concentrent ils pas sur l’arrêt de l’immigration illégale plutôt que de limiter l'immigration légale qui pourrait contribuer au développement de ce pays ? Ce sont des questions auxquelles beaucoup d’autres personnes et moi ne trouvons pas de réponse parce que même François Filon dit « Notre objectif est d’attirer les meilleurs étudiants du monde ». Où est donc le problème ?
Pour conclure, je pense que tous ceux qui ont accepté et soutenu cette circulaire violent gravement le principe « Liberté, égalité, fraternité ». On ne peut pas parler de liberté si on ne laisse pas les entreprises choisir leurs propres employés. Où est l’égalité, si on ne reconnaît pas les compétences des étudiants seulement parce qu’ils ne sont pas français ? Enfin, la fraternité n’existe pas si on n’accepte les autres nations dans notre quotidien.
Simona Boghitoiu, étudiante en Master, Université de Lille3
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