07 février 2012

Le jour où ma mère a rencontré John Wayne

Les enfants attendent toujours le jour où ils peuvent partir afin de réaliser leurs rêves. Mais dans les yeux de leurs parents, ils sont toujours des enfants. On a l’impression que nos parents ne nous comprennent pas, mais en fait, c’est peut-être nous qui ne les comprenons pas. Avec le spectacle du Grand Bleu, Le jour ou ma mère a rencontré John Wayne, le comédien Rachid Bouali nous offre une scène touchante qui raconte les petites histoires entre un fils et sa mère.


rachid bouali.jpg


En effet, c’est une hommage aux exploits des mères. Une mère qui a du mal à réaliser que son fils va quitter la maison familiale pour commencer sa nouvelle vie. Le fils ne supporte plus sa mère parce qu’elle s’inquiète tout le temps, ça ne l’empêche pas de se rappeler tous les petits souvenirs avec elle. C’est une mère qui a été très courageuse pour venir vivre dans un pays étranger, une mère qui est un peu têtue concernant ses goûts et ses habitudes, qui garde ses traditions, mais en même temps, qui prend bien soin de sa famille. Tous ces souvenirs montrent son amour pour sa mère. Quand sa mère est en France, elle a l’air un peu maladroite, un peu stricte, un peu incompréhensible. A l’occasion d’un voyage en Algérie, le fils découvre le monde de sa mère, et commence à connaître la vraie face de sa mère, qui grandit dans son estime.

Tout au long du spectacle, les scènes s’entremêlent entre le présent et les souvenirs, mais les transitions entre les deux se passent naturellement, avec les lumières et les sons, on peut voyager dans chaque différente situation: à la maison, à l'aéroport, en Algérie...

Grâce à ce super comédien, et aussi excellent conteur, j’ai l’impression que je suis en train de regarder un film mais pas un spectacle vivant.

On rit beaucoup pendant le spectacle parce que Rachid Bouali utilise la comédie pour interpréter cette histoire. Même à la fin, quand il avoue qu’en fait sa mère est morte.

Mais elle est toujours vivante dans son coeur. Le comédien met son personnage à la frontière du réel et du spectacle. Le personnage existe sur scène et dans l’histoire, mais n’existe plus dans la réalité.

Tout le monde rit, mais j’ai les larmes aux yeux. Depuis toutes ces années que je suis en France, ma mère ne peut pas être toujours à côté de moi. Chaque fois que je rencontre un problème, je me demande toujours ce que dirait ma mère si elle était là, comment elle me guiderait. Dans ces moments-là, je parle avec elle dans mon imagination. Et elle me manque beaucoup.

Je pense que c’est pareil pour le comédien, quand il raconte cette histoire sur la scène, il est fier de sa mère, et en même temps, sa mère lui manque tellement. Quand on applaudit à la fin du spectacle, peut-être que toutes les mères qui habitent dans le ciel sont en train de sourire.

ZHANG Jing Jing, étudiante chinoise à l'université Lille 3

Les commentaires sont fermés.